(0) Introduction à mon Tour de France

  Le Départ, c’est début juillet, de Boissy vers le Nord, pour rejoindre le parcours près de Rouen, puis la montagne et la méditerranée en Juillet, jusqu’à Perpignan. En Septembre je fais les côtes, Atlantique et Manche et ce sera le retour soit une petite soixantaine de jours, avec une pose en Août pour varier les plaisirs. Il sera sous le contrôle de l’US Métro Cyclo, plaque de cadre N°279, en référence aux grands tours d’avant guerre, en hommage aux congés payés et aux luttes qui les ont permis.

1. Hommage aux ancêtres.

Les Tours des années 20 m’intéressent particulièrement, d’abord parce que les « touristes  routiers » faisaient le tour de la France, de Paris à Paris, au plus près des frontières et des côtes. Les étapes se font plus humaines, 18 en tout pour celui de 1925, la plus longue ne faisant que 433km…. Ca fait quand même 5430km en 28 jours à 25kmh de moyenne pour le vainqueur Ottavio Bottechia. Il faut remarquer qu’aucun français n’a fini dans les 10 premiers, un peu comme maintenant. Pourquoi 1925 ? Mon père Robert est né en 22, mon beau-père Roland en 28. Je coupe la poire en deux. Mais surtout parce qu’en montagne les étapes sont à Luchon et Briançon pour la 1° fois, ce qui m’arrangeait pour mon circuit. En plus, l’affiche Météore est pas mal, non ? Comme eux, je ferai de Boissy St Léger à Boissy St L.

2. Mon parcours.

J’imagine les difficultés que peuvent rencontrer Prud’homme et sa troupe de l’Equipe pour concevoir chaque année un tour différent de ses prédécesseurs, un tour explosif pour grimpeurs, sans léser les rouleurs ou les sprinters. Le mien sera plus classique mais avec les difficultés ordinaires. Il sera touristique, allant d’une curiosité naturelle à une église ou un joli village.
Oui, le vrai, car le tracé ressemble beaucoup au contour de notre pays. La section cyclotourisme de l'U.S. Métro. Transports organise et homologue deux randonnées appelées : Tour de France Randonneur  et Tour de France Cyclotouristique. Le Tour de France, uniquement randonneur, a été créé en 1959 par René Chartraix. Cette année-là, deux participants seulement marquèrent leurs passages. Les années 1987 et 1988 furent les plus fortes avec l'inscription d'une bonne centaine de randonneurs. Le Tour de France « Cyclotouristique » est venu se greffer en 1994. Ces randonnées effectuées seul ou en groupe doivent être accomplies dans un délai maximal de 30 jours pour le premier ou dans un délai maximal de 60 jours pour le second, d’un seul jet ou en 2 ou 3 fois. Elles sont ouvertes du 1er juin au 30 septembre. Elles passent par 60 villes de contrôles obligatoires.

60 jours, 60 contrôles, 60 cols, 60 ans, c’est mieux, plus simple, calme, convivial pour les rencontres et… contemplatif.

3. 1936 Le front populaire… Les premiers cyclo campeurs…

« Les Français prennent des vacances. Par trains entiers, par flots de tandems, ils s’échappent des usines pour la mer, la montagne, la campagne… Le camping. »

Mon tour est en cyclo camping, avec une remorque pour le matos et en VTT, seul et pas en tandem. C’est mon hommage à cette avancée sociale si importante.

4. 100 bornes par jour, à 61 ans c’est plus raisonnable.

60 jours maxi, 60 contrôles obligatoires, des tampons tous les jours à collectionner chez les commerçants, la poste,… pas des grosses villes. Pour la route, je peux choisir, faire des détours, voir une belle ville, une abbaye, un petit col en dehors, même faire un saut en Suisse, Allemagne, Espagne ou Belgique. Des villes étapes, les 18 du Tour 1925, j’envoie des cartes postales à mes proches, à mon club et à l’organisateur. Avec les mails et l’appareil photo, je veux raconter mes parcours, les visites, mais surtout les rencontres, les galères,…

 

5 Des cols, du dénivelé évidemment, des km bien sur.

Je prévois 5000km minimum, plus que les 51 cols prévus dont 7 de plus de 2000m obligatoires, Madeleine, Galibier, Lautaret, Izoard, Vars, Bonnette, Tourmalet. Certains cols en bordure du chemin me sont inconnus comme les « Basques », Paillères ou si beaux que je veux les revoir, comme le Cornet de Roselend. Je prendrai plaisir à passer par Chimay, Nancy, Strasbourg, Colmar, Freiburg, Bâle, mon Jura, Briançon, le Haut Var du Verdon, la Camargue, Arles, Font-Romeu et le Capsir, Bordeaux, le golfe du Morbihan, la baie de Somme, Lille et la Flandre de ma mère. Des détours, il y en aura. 45000m de dénivelé dit l’US Métro, plus en réalité. Nous ferons le compte... si ça le fait.          

6 Le Matos

L’image qu’on se fait d’un randonneur au long cours, c’est un petit vieux, sec, hargneux, volontaire, 200km par jour, un vrai.  Respect. Moi, c’est cool que je veux le faire. J’aime rouler longtemps, mais pas le nez dans le guidon. J’y peux rien, j’ai l’œil qui traîne sur les gens et le paysage. 60 ans, 60 jours, 60 contrôles, … contemplatif,… une petite église romane, une vieille ville, un soleil couchant…..

Je dois traîner la remorque, 6kg à vide plus le contenu, mais c’est roulant. C’est un choix, elle me permet de pouvoir détacher l’attelage au camping et visiter la ville, faire un col avec le VTT. Elle n’use pas les tubes du cadre comme les sacoches, donc va pour un alu léger, 3 ou 4kg de moins, pneus Schwalbe , un bon Décathlon, des sandalettes pour la canicule . Le vent n’aura pas de prise dans la remontée de l’Atlantique. En gros la différence avec le Tubus et les sacoches Ortlieb des randonneuses, c’est 1 ou 2 Kg. Sur le plat, pas de problème, juste une corne de vache et un guidon de triathlète, dans les cols, c’est un peu l’aventure, mais l’avantage d’un VTT, c’est de monter à 5km/h le Galibier, sans puiser dans les réserves, et avec les freins à disque dans les descentes…. Ca c’est la théorie,…… et l’expérience des copains, comme Gégé Porcheret, mon pote de Sucy qui a fait la Route de la Soie et de l’Alaska à Ushuaia,… un maître.

Le reste, une tente légère, 2.2Kg, mais spacieuse et aérée, un matelas auto gonflable 500g, une popote en alu, un gaz essence parce qu’en Norvège, il n’y a pas de Camping gaz, faut penser à l’avenir, un duvet d’un Kg, au total pas plus de 5kg par rapport à un randonneur ordinaire. De toute façon, je serai bien détruit de temps en temps par la pluie, ou il me faudra le Net, alors, je ne négligerai pas une chambre en cas où…... Je prends un MP3, un appareil photo, un chargeur, des trucs pas vraiment obligatoires,… et comme tous les randonneurs les vêtements nécessaires pour plusieurs jours,.. En camping, oui, mais un bivouac sur la plage de temps en temps, les étoiles, la mer. Ça, c’est notre plus, les cyclo campeurs,… l’aventure.

Alain JEAN-JOSEPH du VCR Mandres les Roses FFCT.