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Mercredi 22 Juillet


Bonne nuit, départ à 8h, et arrivée au sommet du Galibier (2650m) à midi. Que d’encouragements de la part des cyclos et des randonneurs. En montagne, la charrette paraît faire du cyclo un surhomme, ce n’est absolument pas le cas, ce n’est qu’une impression. C’est à peu près la 8° ou 10° fois que je monte le Galibier, que ce soit par plaisir, dans les cyclo-sportives ou les cyclo-montagnardes et c’est probablement une de mes plus faciles,… et des plus lentes. Mais le mythe est là, et j’apprécie réellement tous les encouragements.


Le VTT et ses rapports vitesses/plateaux permettent de monter lentement certes, mais sans forcer sur les muscles, en moulinant. Le problème, souvent comme c’est le cas sur le Galibier, c’est le vent qui déséquilibre à très faible vitesse, les bourrasques qui peuvent faire chuter le cycliste. C’est tellement lent qu’on a l’impression de pouvoir s’endormir au guidon, et il faut rester vigilent.


6km/h de moyenne, mais au sommet, c’est la joie, comme pour tous les cyclos, c’est la communion, la montagne, c’est ça. Je connais, j’ai largement fait plus de 300 cols et je ne sais combien de 2000m, même si maintenant l’usure du temps me fait préférer la moyenne montagne beaucoup plus calme que les Alpes ou les Pyrénées.


Dès la descente, l’orage se déclenche et déverse sur les coureurs une pluie chaude pas trop gênante, ça me permet de boire une bonne bière avec un cyclo rencontré sur le col au monument Desgranges.  La descente vers Briançon est tranquille, les courses au Géant faciles et la montée vers l’Izoard bien plus chaude dans l’après-midi.


Je m’arrête assez tôt au Laus, après Cervières au pied de l’Izoard, dans un splendide camping, mi sauvage, mi organisé, gratuit, avec de l’eau potable et un torrent, dans un très beau cirque face au Pic de Rochebrune (3325m), 1700m, jolie pelouse, belles fleurs, sapins et cheminée de fée, le paradis cyclo-montagnard, merci à la municipalité. Pas beaucoup de Km, c’était prévu, 65km.














Jeudi 23 Juillet


Bonne nuit, réveil à 6h45, le temps est menaçant, départ à 7h45. La montée de l’Izoard, assez courte est plutôt facile par ce versant. Le vent devient très fort au refuge Napoléon, lieu de tamponnage du carnet. Le dernier Km est difficile, les bourrasques de vent très violentes déséquilibrent l’attelage. La montée est superbe malgré les rafales, toujours les pins et les pelouses fleuries. Au sommet (2350m), le vent est furieux, je ne tiens pas debout, il faut redescendre.


La Casse Déserte en vélo c’est le privilège de pouvoir s’arrêter assez souvent, le vent s’est calmé de l’autre côté. Que dire sinon que c’est un des plus beaux paysages en France. Il y a des vélos en pagaille, des cyclos sportifs et des voyageurs. Il tombe quelques gouttes insuffisantes pour gâcher ce grand moment. Le vent était tellement violent qu’il avait renversé une moto d’un italien dans la Casse Déserte, il a fallu que nous arrêtions un touriste danois de passage pour dégager la bécane de notre malheureux camarade, solidarité internationale avec des moyens de transports différents. Ce col est probablement le plus beau que je connaisse. Je ne m’en lasse pas, même après une bonne douzaine d’ascensions, y compris sur le triathlon d’Embrun, pas vraiment mon meilleur souvenir.


La descente vers Brunissard, puis la vallée du Guil, le Quéras, c’est un must qu’il faut apprécier. Sur Vars, je sens la fatigue, le vent et la chaleur qui m’indisposent, je ne suis pas bien, je monte Vars avec difficulté, pourtant le col par Guillestre n’est pas difficile. Je suis content d’arriver au sommet (2100m), deux grands cols dans la même journée, c’est difficile avec l’attelage. La descente sur St Paul est très belle. Je m’arrête au camping, un peu avant Jausier. Il faut récupérer, 76km.

 








Vendredi 24 Juillet


Alerte à 6h du mat, un renard m’a successivement volé mes poubelles (m’en fiche, sauf l’écologie) et mes provisions pourtant dans un arbre, du pain, mais surtout le sucre et le café du petit dej. Je fais fuir difficilement l’intrus qui revient 10mn après me piquer mes gamelles. La, non, je chasse l’animal à coup de pierre, il devait croire que ça se mangeait. Je le course dans le camp, à poil,  pour récupérer mes gamelles et le café, qu’il jugeait probablement indigeste. La journée est bien partie, réveillé, il ne me reste qu’à me préparer.


La montée de la Bonnette, en fait du Restefond pour moi (2715m), fut une merveille, merveille de lenteur, d’arrêts, d’herborisation et de rencontres. Le temps est beau, la chaleur ne me gêne pas avec l’altitude. La petite vallée, les pentes, les fleurs de montagne, les ruisseaux, les lacs sont très beaux. Pas mal de cyclos montent et m’encouragent, assez surpris de voir l’attelage dans ce col difficile et long. Je passe une bonne demi heure à discuter avec un membre du Parc du Mercantour, lui même cyclo-campeur chargé de l’herborisation et surtout de l’impact de la route élevée et du passage des touristes sur les plantes d’altitude de la pelouse. J’ai abordé les loups, sujet un peu tabou, avec pas mal de dépressions pour les agents du parc chargés du problème, et des rapports délicats avec les bergers. J’essaye de profiter ce cette montée, je fais des photos.


La descente est agréable, les pistes cyclables trop intermittentes, mais le côté Tinée n’est pas aussi beau, ni aussi intéressant. Les campings, que ce soit celui de St Etienne ou St Sauveur ont eu une très bonne idée, ils expulsent les voitures des terrasses herbues pour les rendre aux tentes uniquement, ce qui est assez rare pour être signalé.


Je m’arrête au camping de St Sauveur sur Tinée. Deux rencontres : un couple de cyclo-campeur en tandem, avec lequel je passe un bon moment à St Etienne et un couple de randonneurs de l’Ardèche au camping, heureux comme tout de me voir porter le maillot de l’Ardéchoise, eux qui reçoivent les cyclistes à Loubaresse. Bonne journée, une des meilleures du voyage. 85 km et 2140km pour les 21 jours passés depuis Boissy, 3 semaines et toujours dans les temps prévus (100 bornes par jour en moyenne).

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Pierre Rabhi