Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
/ / /
Jeudi 27 Août


Les grands projets sur plusieurs mois, comme mon Tour sont toujours difficiles à gérer. J’ai les grandes lignes obligatoires du fait de mon obligation de faire tamponner le carnet dans 60 villes, mais ce canevas ne préjuge pas de mon itinéraire et en fonction de mon physique, je peux choisir une route plutôt qu’une autre ou un col plus ou moins difficile, improviser en fait. J’aurai bien fait moi aussi les cols basques, mais je dois garder des forces pour la suite de l’aventure. L’US Métro nous permet de choisir entre la route de la côte, assez sympa, mais encombrée et l’intérieur, certainement un peu plus monotone vers Bordeaux en ligne directe, ce que je décide de faire.


Le temps est revenu au beau, la journée s’annonce chaude, je pars vers 8h15 assez tôt. La Soule est belle par ses paysages, décevante pour ses maisons basques trop léchées, sauf ces drôles de triple clochers sur les églises. C’est un peu le contraire du Béarn dans un paysage français classique, mais avec de belles maisons rappelant le Quercy. Malgré tout, les bosses à répétition permettent de dépasser les rivières plutôt orientées Est/Ouest jusqu’à Orthez avec des efforts qui donnent du piquant à la route. Le pont est joli, la vieille ville agréable et l’ambiance semble très vivante dans cette petite ville. Je fais un passage obligé à Brassempuy, pour voir le musée de la dame, une petite sculpture de 5cm en défense de mammouth exécutée par nos ancêtres homo sapiens il y a 30000 ans, à l’origine de l’art.  Le village est beau, comme celui de Chamosse. Arrêt près d’un champ de maïs en lisière de bois, pour une nuit tranquille après 94km.

Vendredi 28 Août


La pluie revient dans la nuit, ce petit crachin plus ou moins épais tombe toute la matinée. Je n’ai pas d’autres choix que de prendre mon temps en attendant un répit et en profiter pour remballer le plus vite possible en profitant de l’abri des grands chênes. Je pars tard, vers 9h. RAS jusqu’à Tartas et le début de la forêt des Landes. Dès le début, c’est la catastrophe, la tempête a couché 40 à 50% des pins, c’est bien pire que ce qui était annoncé à la radio et dans les journaux. Le sud des Landes n’est pas déblayé et donne un air d’abandon, les petits panneaux installés le long de la route le confirment. Le Nord et la Gironde sont bien dégagés, la noria de camions étrangers circulants de tous les pays fait foi que l’Europe dans ce domaine joue bien son rôle. C’est évident.

 Maintenant, que faut-il faire ? Un peu comme les exploitants, je ne pense pas que reboiser en pin au développement rapide a l’intérêt qu’on avait au 19°S pour lutter contre les moustiques et les maladies, alors pourquoi ne pas continuer à miter les espaces sinistrés, ce qui est bien commencé, hélas au bénéfice du maïs, monoculture des Landes, et refaire ici et là des espaces forestiers variés, un peu comme ailleurs, les pins ne favorisant pas la biodiversité végétale et animale. A mon avis cette tempête a sonné le glas de la grande forêt des Landes.


Le paysage est monotone vues les circonstances, la route bien que rectiligne a un revêtement irrégulier, ça roule malgré tout, 95km, et quelques belles maisons landaises typiques l’égaient, je m’arrête dans un superbe coin de la forêt, le long d’une ex voie de chemin de fer disparue, que les départements des Landes et de la Gironde n’ont pas aménagé en Voie cyclable et près du champ de maïs traditionnel.


Ce soir, c’est la fin de ma cinquième semaine de route sur le Tour depuis Boissy, 35 jours, 3625km et le passage des massifs montagneux, la prochaine difficulté sérieuse sera évidemment la Bretagne. Les 100 bornes journalières sont toujours respectées, c’est bon.

Samedi 29 Août


5 jours pour la méditerranée, 5 jours pour les Pyrénées, mais sans les cols basques, c’est rapide, presque à la limite de la rupture avec la remorque et un VTT, on retombe encore  sur le défaut principal de cette entreprise, l’impossibilité de prendre son temps, pour s’arrêter ou flâner au rythme de ses envies. Me connaissant, j’aurai probablement préféré mettre 5 ou 6 mois avec l’élargissement aux pays voisins, non en les effleurant comme je l’ai fais, mais un peu plus profondément, c’est vrai que j’aurais bien vu la visite de Barcelone et de Bilbao ou de la moitié de la Suisse. De toute façon, j’ai évité la Corse et toutes les îles, alors, messieurs de l’US Métro, ce n’est pas tout à fait la France.


La nuit fut plus froide, le matin restera assez frais, je pars à 8h45. Le département de la Gironde est réputé pour avoir un des meilleurs réseaux de voies cyclables, des vraies. Je commence par tester celui du sud vers les vignes du Sauternes, la piste bitumée est agréable, bien qu’irrégulière et pas mal cabossée. Rapidement je débouche sur les vignes et les châteaux, c’est assez radical comme changement. Sauternes est un village assez joli avec une belle flèche sur l’église. Je me permets une petite balade pittoresque dans les vignes avant de descendre sur la Garonne, les grains de raisins du Sauternes sont gros, ronds, clairs, chaleureux, très jolis, autant voir et décrire car je ne me vois pas faire les caves.

Barsac, Ciron, Cadillac sont des beaux villages de la vallée, mais pas ou mal mis en valeur. Pourquoi ? Comparées à la Bourgogne ou à la vallée du Rhone, les propriétés viticoles, les « châteaux », sont bourgeoises, parvenues, sans goût. Cadillac, Libourne, Créon sont des bastides intéressantes, mais pas rénovées comme l’on fait leurs voisins périgourdins. Pourquoi ? Certains m’ont dit que ce manque de goût venait de l’enrichissement de la région grâce au commerce et surtout à la traîte des noirs africains vers les antilles, bizness oblige.

Un autre exemple, St Emilion est classé et protégé par l’Unesco à cause de son paysage. C’est un gag, ou un fonctionnaire international aurait-il reçu quelques dizaines de caisses ? C’est mieux, mais encore un peu fade à côté des superbes cités du Périgord, le vin si bon soit-il vaut-il ce laisser aller ? Camping à Créon, 117km
.

Partager cette page
Repost0

Présentation

  • : Jeanjo, voyageur cyclo campeur
  • : Rencontres, voyages, plaisir de l'intant, de la découverte, d'un bivouac en forêt, sur une plage....
  • Contact

Texte Libre

" Ne pouvant produire sans épuiser, détruire et polluer, le modèle dominant contient en fait les germes de sa propre destruction et nécessité d'urgence des alternatives fondées sur la dynamique du Vivant ".
Pierre Rabhi