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Lundi 24 Août


Départ à 8h30, je passe au buraliste pour le tampon difficile à poser hier soir. Le temps est frais mais beau. Peyressourde est rude (1569m), difficile, je ne me souvenais pas de sa difficulté. Je rencontre une seconde fois mes jeunes et belles américaines, sympa, elles me reconnaissent, me saluent, m’encouragent, mais je ne peux pas plus les suivre qu’hier, hélas ! Ca me rappelle mon Paris Brest de 2003 au plus fort de ma forme, là je menais la danse, c’est loin.


Le plafond brumeux qui s’est installé descend, crachote de temps en temps et alterne avec des éclaircies, cela rend les montées plus faciles, mais les descentes plus glissantes, prudence. L’Aspin paraît plus doux (1489m), mais en deuxième col, c’est difficile. Ca passe, la descente est belle, mais est faite comme « sur des œufs ». Je m’arrête dans un des campings à la sortie de Ste Marie de Campan sous la pluie orageuse. Que sera demain dans le Tourmalet? 60km.


Mardi 25 Août


La pluie dans un camping vide amène ma rencontre avec un cyclo-campeur basque qui lui aussi doit escalader le grand col des Pyrénées, cela nous rapproche pour décider ou non de partir ce matin. Malgré l’avis du gérant, je décide de partir me fiant à l’éclaircie matinale et à mon instinct. Mon copain me suivra plus tard, il est jeune, rapide, il me doublera sans problème. Je pars à 8h45, la montée est lente  bien sûr, mais difficile, je commence à reprendre le rythme et je sens le temps trop instable pour traîner en route, d’ailleurs le crachin s’invitera de temps en temps. Les 2, 3 derniers km sont plus difficiles, les encouragements des cyclos pour l’attelage me dopent, je retrouve mon pote basque en haut (2115m), nous nous saluons chaleureusement, nous séparant avec regret.


La visite du restaurant du sommet et ses nombreux vélos du début du siècle m’intéressent. La descente est rapide, très agréable, malgré un peu de pluie. Ce côté vers Barèges est plus joli, les maisons plus belles et le Jardin du Tourmalet intéressant. J’en suis à 5 montées du Tourmalet, dont 4 pluvieuses, fatalité ? La descente vers l’Argelès bourgeoise est plus sympa par la route cyclable des Gaves que j’aurai bien continuée, mais le vent fort annonce la pluie prochaine. Elle ne manque pas de me tremper dans la montée vers Arrens, me gâchant les beaux villages du val d’Auzin, Arcizan et Aucun. Le camping près du torrent me permet de récupérer de cette pluie orageuse, bonne journée 70km.

Mercredi 26 Août


L’escalade de ces cols prestigieux m’a un peu fatigué, il ne faudrait pas que le mauvais temps continue. Les Pyrénées sont difficiles comme je le craignais. La nuit calme annonçait un changement, les orages sont partis vers le Nord, ce matin, l’air est humide, mais il fait beau. Fin Août, les campings sont vides, c’est un plus et les cols sont beaucoup moins encombrés de voitures que dans les Alpes, c’est le côté sympa, mais les jours raccourcissent et je pars un peu plus tard, ce matin à 8h 45.


La montée du Soulor (1474m) est inégale, ce qui constitue sa difficulté, il y a des coups de cul violents de 12% sur 10m, mais elle est courte, le beau temps et le paysage donnent les forces nécessaires, et je gagne sans encombre le sommet. La corniche de l’Aubisque est un délice de verdure et de beauté. Par contre, les 2 derniers km fatiguent. Surprise, mon copain basque me rattrape. Avec mon mauvais anglais, je comprends qu’il a passé la nuit dans le camping en face du mien, j’avais choisi à pile ou face. Il va plus vite, part un peu plus tard, et s’arrête assez longuement le midi, ce qui explique que j’arrive en général plus tôt le soir faisant la journée continue, question de rythme entre la France et le Pays Basque… un peu espagnol castillan, comme quoi, comme je le dis souvent, c’est le temps de selle qui compte dans le voyage à vélo et pas la moyenne. Arrivés en haut de ce très beau col de l’Aubisque (1709m), nous prenons une bière et quelques photos l’un de l’autre, adios, mon copain.


La descente est très roulante et d’une grande beauté, surtout vers Gourette et le Géougue d’Arre. La vallée est insipide, mais passe bien. Je choisis d’éviter le col de Marie Blanque pour passer par le plateau de Bager un peu plus bas, une route très jolie. Passant Arette, je m’arrête au camping d’Aramits après 85km,… où je retrouve pour la dernière fois mon copain basque.

Nous profitons de cette soirée pour mieux faire connaissance devant une bonne bière. Lui fait une traversée aller-retour Bilbao Luchon Bilbao avec passage de tous les grands cols d’un côté comme de l’autre. Sa randonneuse a plus de 15 ans, un Orbea basque qu’il a bricolé pour la montagne, mais équipé de porte bagages Tubus avec des sacoches Ortlieb, du classique. Il est comme beaucoup impressionné par mon Tour de la France, mais la difficulté est moindre que son voyage. Comme moi, il alterne les campings et les bivouacs sauvages, beaucoup de choses, même notre philosophie politique d’un régionalisme assez fédéral nous rapprochent. Demain, lui partira vers le Sud et les grands cols basques, Soudet et Arrau, moi, pour Orthez et le Nord, je suis épuisé par la montagne, il est temps de me refaire une santé avant la montée de l’Atlantique. Adieu copain basque, peut-être à un de ces jours sur une route commune.

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" Ne pouvant produire sans épuiser, détruire et polluer, le modèle dominant contient en fait les germes de sa propre destruction et nécessité d'urgence des alternatives fondées sur la dynamique du Vivant ".
Pierre Rabhi