Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
/ / /

Vendredi 11 Septembre.


Très bonne nuit, au calme, je suis réveillé par les agriculteurs, coupeurs de maïs d’un champ voisin, assez éloigné, heureusement, no problem. Quelle belle forêt de la Hunaudaye, enfin du plat et des forêts domaniales, les premières depuis les Landes. La remontée vers St Malo, par la forêt est assez facile au début, plus dure au fur et à mesure de la progression, l'axe devenant Nord. Là, pas de piste cyclable pour passer la Rance, visiblement, nous sommes les bienvenus sur les 4 voies, parole faux cul bien connue sur le Tour de France. Ca ira, rien de trop dangereux, d’autant plus que le pont sur la Centrale électrique marée motrice  était fermée à ce moment, bon tout ça n’est pas raisonnable. 


St Malo, trop bourrée de touristes, j’ai fuis comme d’ab dans ces cas là, quelques belles images volées avec les lycéens sur la plage. Le vent souffle toujours en face, force 5 ou 6. Cancale est sans intérêt, c’est un supermarché de la bouffe pour petits vieux en retraite, huitres et moules à volonté, triste tropique, disait-on il ya 50 ans. J’ai 61 ans, je sais de quoi l’on parle. Les huitres, les moules ne sont pas dans la baie, on les cultive dans des bassins alimentés en eau de mer, le long de la route.


Un chouette coin, le polder du Mt St Michel et ses pistes, compliquées pour retrouver son chemin sur la bonne route, mais sans voitures, peu aventureuses, désertée avec de belles vues, en attendant de retrouver la route d’accès et les marchants du temple. J’ai fuis là aussi, je connais, conservant mes photos pour les vaches et les moutons de Pré Salé, les mets de nos Noël passés. Je file vite fait vers le camping municipal de Ducey, sympa, ses entraînements nocturnes de footeux qui m’ont bien manqué sur ce voyage. 120km, la Bretagne est liquidée, ouf !

Septième semaine de voyage autour de la France, 681km, la moyenne baisse, 5015km en 49 jours.

 

Samedi 12 Septembre.


8 jours pour la Bretagne, 5 jours pour les Alpes ou les Pyrénées, vous voyez pourquoi je sors meurtri du Massif Armoricain, de toute façon je dois faire le point avec vous sur cette traversée. La Bretagne est dure, tous les candidats au TdF vous le diront, tous nous avons souffert, et il vaut mieux finir par là parce que la Bretagne est une putain de maîtresse, elle vous bouffe la santé. Son parcours est dur, exigeant, son climat instable, la pluie et le vent sont ses camarades de jeu qui vous ballottent avec délice. Elle est belle, évidement, et le cycliste qui voudra l’apprivoiser et la conquérir devra prendre son temps, 8 jours, elle vous rejette brutalement, sans respect, un mois, elle se laisse approcher, enjôler et séduire. Il faut descendre vers ses plages, ses petits ports, ses abbayes, ses églises, ses villages, ses petites villes et remonter par la même route, y aller et revenir dans la vallée suivante. Mais elle est brute de coffrage, sans ménagement pour le cycliste voyageur, livrée aux cyclosportifs, plus friands de son intérieur que de sa peau ballottée par les éléments, elle si douce et si goûteuse quand on est au niveau, je l'avais cajolée pendant mon Paris Brest 2003. Elle ne se livre qu’aux meilleurs d’entre eux, ou aux cyclotouristes patients.


Ce matin, les cloches de l’église m’ont réveillé. Je pars à 8h45, les jours se font plus courts, je prends la route cyclable pour Avranches, piste en dur, sympa, achète du gaz chez Décathlon, les supermarkets sont passés aux cadeaux de Noël, je passe à la pharmacie pour renouveler mes médicaments de cardiaque, que je dois prendre jusqu’à ma mort. Je passe la ville, choisit l’intérieur mouvementé, abrité et calme du Cotentin plutôt que la côte, encombrée et ventée. Je passe l’abbaye de Lucerne, hélas une arnaque de curés et Coutances, après quelques bosses qui valent le détour comme on dit. Je me laisse piéger stupidement par les panneaux réservés aux automobilistes, bon sang, je le sais pourtant, souffre bêtement du vent que j’aurai pu éviter et gagne l’une des voies cyclables abritées du département de la Manche. Cette voie en dur me permet de remonter tranquillement vers le nord malgré le vent de plus en plus violent. La piste, non bitumée, construite sur une voie de chemin de fer, de Coutances vers Cherbourg est roulante pour mes pneus. Je passe l’hyper activité locale de la foire de Lessay et stoppe à côté de la voie à Denneville, il y a un peu de bruit, mais ça ira, le vent reste violent toute le nuit. 105km, le dos ne m’a pas trop handicapé. Aujourd’hui, j’y pense, après Coutances, j’en ai pleuré de rage, le vent était trop fort.

 

Dimanche 13 Septembre.


La nuit fut chaude et agréable, le dos est un peu douloureux au réveil, je visite Barneville, puis Bricquebec, une révélation, avec un château bien agréable, et ses maisons nichées sous ses murailles, un peu de voie cyclable pour le fun, je rencontre une centaines de randonneurs et de VTT mobilisés pour le rallye de Bricquebec. Je remonte vers Cherbourg par les petites routes abritées du vent par les haies, des haies de 4m à l’anglaise, on sent qu’ils ont l’habitude par ici.


Cherbourg, je passe rapidement pour remonter sur le plateau et entamer la descente du Cotentin, le vent pratiquement de dos, ça change. La côte plate d’Utah Beach est horrible, une abomination, il est impossible de faire du camping sauvage, les paysans du coin, un peu paranos, ferment tout. Je n’insiste pas et rejoint le camping tranquille de Carentec, une valeur sûre, après 133km, pas mal.

Partager cette page
Repost0

Présentation

  • : Jeanjo, voyageur cyclo campeur
  • : Rencontres, voyages, plaisir de l'intant, de la découverte, d'un bivouac en forêt, sur une plage....
  • Contact

Texte Libre

" Ne pouvant produire sans épuiser, détruire et polluer, le modèle dominant contient en fait les germes de sa propre destruction et nécessité d'urgence des alternatives fondées sur la dynamique du Vivant ".
Pierre Rabhi