La nuit est rendue désagréable par le bruit des camions sur la route principale. Le marais en Vendée est mieux que prévu, le paysage et l’architecture plus
intéressants que dans la fade Charente Maritime, de nombreux oiseaux, des chemins pédestres, des réserves ornithologiques. Les maisons, mêmes les plus banales sont plus authentiques et ne copient
pas le style île de Ré, par contre, toute approche du littoral fausse la perspective et on retourne vers la caricature régionale.
Après Talmont, dont je n’apprécie que médiocrement le style Puy du Fou caractéristique du Conseil Régional de son médiatique président, je bifurque vers le bocage vendéen, c’est plus musclé, question
montées et je relève quelques surprises, Apremont, joli village typique entourant son château, Challans, curieuse ville dont toutes les maisons sont bâties sur un étage, ville agréable et animée,
sans être jolie, sans magasin en dehors de l’hyper U obligatoire dans
ce département, le Bois de Céné et surtout le bijou qu’est le Marais de Machecoul, mon coup de cœur de l’Ouest atlantique.
La tempête se lève, le vent souffle fortement, la pluie est dure au visage, je stoppe en catastrophe, le marais est en prise direct sur le vent violent, je trouve une haie en bordure de champ
pour protéger la tente, sur une butte pour éviter l’inondation. La soirée est agitée et difficile, enfin, ça ira. 124 km.
La nuit est dure avec du vent, de la pluie, des conditions extrêmes. Heureusement, le matin est plus calme, le soleil revient petit à petit, mais évidemment,
le vent défavorable et de côté continue à souffler violemment. La
lumière est très belle ce matin. Je me promène 1 heure et demi dans les marais pour prendre des photos, les oiseaux n’aiment pas le jaune flashi de la remorque et fuient, c’est assez marrant
parce que les voitures ne les dérangent pas, tant pis pour moi, va pour les maisons, les vaches ou les chevaux. Ce marais de Machecoul est un vrai régal.
Après 20km difficiles sur la grosse route, je rejoins la Vélocéan, la voie cyclable qui longe la côte en Loire Atlantique, chemin mixte, mélangeant un peu de tout, routes partagées, voies
séparées, stops très rapprochés. C’est beaucoup plus long, fatigant, assez moche, une très bonne signalisation, y’a encore beaucoup de travail pour l’améliorer, c’est une voie cyclable européenne, enfin ça a le mérite d’exister. visite de la station totalement
vide de St Brévin les Pins, la circulation est facile, qu’en est-il en
août ? Je me fais une grosse frayeur sur le pont de StNazaire, constamment déventé par les fourgonnettes et les camions, là, le couloir vélo fait 50cm et n’est pas protégé. Je ne me voyais
pas faire le tour par Nantes, 100km de plus. Le pont débouche sur une 4
voies, et pas d’alternatives pour les vélos, une spécialité bretonne, comme je le constaterai pendant 8 jours.
Après de nombreux détours pour rejoindre la sortie de la ville industrielle, je me dirige vers les marais de Brière. C’est une curieuse façon d’assécher la plaine avec la constitution de villes
ilots, c’est assez agréable et les détours faits par la piste sont assez judicieux. Je m’arrête vers Herbignon entre les deux départements, 44 et 56, dans une belle forêt, à l’abri, une nouvelle dépression va me tomber
dessus. 93km et beaucoup de temps perdu.
Le moral est dans les chaussettes, il a encore plu toute la nuit, je remballe vite fait, ça séchera plus tard. Le départ vers le golfe du Morbihan est difficile,
pluie, puis rapidement, le vent se lève et chasse doucement les nuages. Ca souffle, ça monte, ça souffle, pas de doute, c’est difficile, je suis bien en Bretagne.
Je suis surpris de ne voir que bien peu d’éoliennes, les maisons en granit se font plus belles et plus inventives dans la presqu’île du Rhuys, j’en
profite pour traîner dans les petits ports du golfe, c’est magnifique et la marée basse me permet de faire d’assez belles photos des embarcations pour récolter l’huître, des maisons, des hortensias, le ciel est lumineux, charmante journée. Je sais que je peux
passer en vélo par Port Navallo, contrairement aux voitures qui doivent
faire le tour du golfe par Vannes. Hélas, j’ai surestimé le nombre de bateaux.
Je dois attendre 18h pour passer à Locquemariaquer. Ca me permet de flâner avec les randonneurs à la pointe découpée, à Port Crusty, de manger et de faire sécher le matériel, un bien pour un mal.
Le tout petit bateau, sa quinzaine de passagers et ses 3 vélos débarqueront à 19h, après une traversée qui me permet de tester l’appareil à contre jour dans la lumière du soir. Je n’ai plus qu’à trouver une petite
place pour camper en lisière de la plage sur une petite route cyclable vers Carnac, sympathique arrêt, et faible kilométrage, 70. Le temps se refroidit, est-ce signe du beau temps, Le vent reste
de NO.
Nouvelle semaine, j’en suis à la sixième, 712 km cette semaine, ça baisse doucement, 4335 en 42 jours, la
fatigue s’installe, et il reste du chemin et des difficultés.