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Lundi 6 Juillet


Aujourd’hui, je fais le sac en 1h 15mn, la tente est trempée, le reste est un peu humide, la tente est bien étanche. C’est une petite tente anglaise, légère, 2kg seulement. L’intérieur est transparent, en fait c’est une moustiquaire renforcée aux coutures. C’est joli, d’ailleurs, j’ai fait quelques photos pour faire apprécier l’ambiance.


Le beau temps revient dans la matinée. Je suis les conseils d’un vieux  cyclo du coin, plutôt que de passer par la route bosselée de la vallée, je passe par la forêt de hêtres d’Eu, plus belle et plus fraîche pour gagner la mer. Mers près du Tréport, c’est une partie de ma jeunesse, le front de mer n’a pas changé, toujours ces belles maisons collées, balcons colorés en bois du début du siècle et toits pointus, la plage de galets avec les cabines de bain. Séquence nostalgie, comme dirait Hulot. Encore une chouette pause pour le midi.


J’ai traîné un peu trop, l’orage me tombe sur le nez et me suit pendant 2 heures le long de la côte. Tant pis, ça me permet de tester la tenue de pluie, l’imper transparent sur la veste. C’est bon, même si la pluie et la circulation rendent la route dangereuse.


Très belle route cyclable dans les dunes entre Brighton et le Hourdel, ça vaut le déplacement, même si je n’ai pas vu les phoques, d’autant que le vent s’est levé et a ramené le soleil. Le Hourdel, le petit port est très sympa, et je suis dans la Baie de Somme, le vent souffle, dans le dos au Sud, dans le nez au Nord.  Les oiseaux sont nombreux, mouettes et autres, une belle route cyclable fait le tour de la baie, je croise des touristes à vélo en pagaille, la marée basse donne du cachet à l’ensemble. C’est mon premier coup de cœur du voyage. St Valéry serait encore plus belle sans les promeneurs, j’apprécie pourtant la Leffe au bar qui me tamponne le carnet, faut faire vivre le commerce local. La lumière est superbe pour l’arrivée au Crotoy par la piste de la baie.

L’enchaînement avec le parc du Marquanterre, St Firmin, Fort Mahon, les marais et les oiseaux, les chevaux, le vent, la forêt, les voies cyclables au soleil couchant, c’est merveilleux. Grande journée, avec un arrêt très tardif à 21 heures dans un petit champ au bout de 135km. Venez-y un jour. Ca vaut le voyage.


 

Mardi 7 Juillet


J’avais testé dans mes voyages précédents l’organisation dans les campings « sauvages ». Je me fais à manger tous les soirs, les pâtes sur le petit bleuet sans beurre mais avec de la sauce tomate cuisinée en tube, jambon ou poulet cuit, fromage, pain. Il faut environ 3 litres d’eau, pour les nouilles, pour se laver, j’ai 4 gros bidons, 2 sur le VTT et 2 sur la remorque, eau soit que je prends aux fontaines, dans les cimetières ou que j’achète, une canette de bière, 1664 ou Kro rouge de 50cl, ou bien un peu de vin, plus orangeade ou ice tea, et 1 litre de lait pour boire la nuit et pour le petit déjeuner. Je bois beaucoup le soir et la nuit, moins dans la journée. Je mange 3 ou 4 fruits par jour. Les courses sont faites assez tard dans la journée, et faut pas se manquer. En plus des gamelles, du gaz, j’ai pris un petit siège trépied pour manger, ne pas me mouiller sur le sol et soulager mon dos.


Départ à 8h avec le vent. La pluie arrive rapidement, 5 averses dans la matinée. Montreuil me permet de récupérer. J’apprécie sa situation sur une butte, même si la montée est raide et ses pavés redoutables. D’ailleurs, je suis passé par les trottoirs. Dans la vallée de la Course, vers le Nord, les villages rivalisent à la maison la plus fleurie, hortensias, rosiers roses aux petites fleurs simples, doubles, triples,… belle ballade malgré le temps bien maussade. C’est le Pas de Calais, et dans certains coins, c’est sinistré, surtout à Desdre.

Vers Marquise, s’y ajoute une route très chiante, des camions qui font des aller et retour vers les carrières de marbre à ciel ouvert. A oublier. Heureusement, vers Ardres, la route redevient  sympa, les fleurs reviennent. Je trouve un très joli campement dans la forêt d’Eperlesques sous la protection d’un hêtre multi centenaire, le meilleur moment de cette journée assez médiocre, 120km.

 

Mercredi 8 Juillet


J’apprécie particulièrement les forêts lumineuses. Là, la chance m’a permis de trouver un coin particulièrement beau, hêtres et chênes gigantesques, taillis, mousses, de la lumière dans l’axe du soleil couchant, le matin, là, c’est beaucoup moins important. Le danger me direz-vous ? Dans le Nord, il n’y a ni ours, ni loup, les chevreuils, c’est plutôt agréable et facile à voir, même s’il faut s’habituer à leurs « aboiements ». Quand aux hommes, il n’y en a pas, encore moins de délinquants. De toute façon en vélo, on ne vous voit pas entrer dans le sous-bois et vous ne laissez pas de traces. Il faut rester discret, évidemment.


Départ à 8h30, rapidement, j’entre en Flandre, le pays plat, la brique, les canaux, les ponts levés, les moulins, avec une agréable partie de manivelle le long du canal de la Hte Colme, Bergues est la ville de caractère du film les Ch’tis, quelques canaux, des géants, des fortifications et beaucoup de gentillesse de la part des habitants, prêts à tout pour faire aimer leur ville. Par contre Steenwoord est décevante et ne reflète pas la délicieuse ambiance du film de Yolande Moreau « Quand le mer monte », jolis moulins malgré tout. J’ai bien aimé la Flandre française, c’est le pays de ma mère. J’ai une moitié de flahute, j’aime le vélo, quoi de plus normal ? Moins drôle, une heure de pluie dans l’après-midi.


Estaire, c’est le retour des 62 fleuris et la litanie des villes et villages aux maisons de brique imbriquées, intéressant. Hélas, la zone, les petites villes sinistrées, la pauvreté s’invitent aussi, plus de boulot, plus d’argent, tout part à vau l’eau, 30km dans ces conditions sapent le moral. Petit camping nordiste surtout remplis de caravanes et de gens vivant là à l’année, camping fleuri, enfants polis,.. On a sa dignité dans le Nord,… une leçon. 132km.

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  • : Jeanjo, voyageur cyclo campeur
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" Ne pouvant produire sans épuiser, détruire et polluer, le modèle dominant contient en fait les germes de sa propre destruction et nécessité d'urgence des alternatives fondées sur la dynamique du Vivant ".
Pierre Rabhi